Le pass sanitaire : un outil coercitif et anti-démocratique

Communiqué Emancipation-Lyon-69, 4 novembre 2021

C’est sous prétexte de s’opposer à la circulation du Covid 19 que le gouvernement a instauré le pass sanitaire, et en prolonge désormais l’obligation. Si vous n’êtes pas vacciné, vous ne pouvez prendre un café à une terrasse de bistrot (sauf à se faire faire un test, payant qui plus est), vous ne pouvez participer à un club sportif ni accompagner votre enfant, vous ne pouvez monter dans un TGV, etc…

Mais à quoi cela rime-t-il puisque les ¾ de la population seraient vaccinés ? Qui peut croire qu’un client en terrasse de café peut risquer d’être touché par le virus, ou de contaminer son voisin ?

En fait, il s’agit de contraindre par ce biais les personnes qui s’interrogent sur les effets secondaires du vaccin ou sur son efficacité, à se faire vacciner. Et c’est un instrument de contrôle policier de toute la population dans sa vie quotidienne. Diverses organisations s’en inquiètent.

« Un autoritarisme dangereux » La Ligue des Droits de l’Homme (LDH)

La LDH qualifie de « critiquable dans son principe et ses modalités » le passeport sanitaire et précise : « Après avoir proclamé ne pas recourir à la vaccination obligatoire, le gouvernement a fait le choix de l’imposer de fait pour l’exercice de nombreuses libertés individuelles et collectives.

Les autorités publiques croient ainsi obtenir par la contrainte ce qu’elles n’ont pu obtenir par l’adhésion » de la population.

Instauré début août et jusqu’au 15 novembre 2021 par la loi, puis reconduit par une nouvelle loi, ce dispositif est intolérable.

En outre, l’application du « pass sanitaire » a entraîné, en niant le droit du travail, la suspension de milliers de salariés, dans la santé en particulier.

Dès 12 ans, de nombreux enfants chassés des bibliothèques municipales

Désormais, dès l’âge de 12 ans, un enfant doit présenter un pass sanitaire pour entrer dans une bibliothèque. Contre cette mesure scandaleuse, les bibliothécaires se sont mis en grève, soutenus en particulier par nombre d’écrivains pour enfants.

Discrimination dans les établissements scolaires

Officiellement, il n’y a pas de pass dans les établissements scolaires. Mais ce pass peut leur être demandé dans le cadre de l’Association sportive de l’établissement. Pour participer à une sortie scolaire, le pass peut être exigé. Si un élève a le Covid dans une classe du secondaire, tous les élèves non vaccinés doivent rentrer chez eux (et les enseignants, vaccinés ou non, continuent à venir faire cours aux seuls élèves présents).

Quant au personnel, la vaccination obligatoire a été exigée pour les infirmières, les médecins scolaires, et les PsyEN. En cas de refus, c’est la suspension. Émancipation demande l’abrogation de l’obligation vaccinale.

Abrogation du pass sanitaire !

Émancipation demande l’abrogation du pass, dans la vie quotidienne comme pour les salariés, et l’abrogation de la loi du 5 août, de même que de toute prolongation de cette loi.

La FSU, départementale et nationale doit faire de même. Ainsi que l’ensemble des syndicats.

4 novembre 2021

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L’avocat Raphael Kempf écrit (Le Monde diplomatique de septembre 2021) :

« À quel moment la contradiction entre les mesures prises pour lutter contre la pandémie de coronavirus et le respect des libertés fondamentales éclate-t-elle ?

Avec le passeport sanitaire, nous nous approchons peut-être de ce point de non-retour. Il appartient désormais à chacun de présenter le fameux Quick Response Code attestant son statut vaccinal ou sérologique dans de nombreuses activités de la vie quotidienne, aller au restaurant ou au bar, prendre un train, voir un film, faire ses courses dans de grands centres commerciaux, rendre visite à un proche à l’hôpital, aller au concert ou dans une petite salle de spectacle. Dès lors, les personnes chargées de contrôler les passeports sanitaires, du patron de bar à l’employé du cinéma, peuvent connaître l’identité, mais aussi la date de naissance, de tous ceux qui se présentent. Cela pourrait paraître anodin, mais cela constitue en réalité une nouvelle entaille dans la toile déjà bien lacérée de l’anonymat. (…)

Ce dispositif s’introduit dans la loi presque en catimini, par la voie d’un amendement gouvernemental présenté le 3 mai 2021 lors du débat sur le projet de loi relatif à la gestion de la sortie de crise sanitaire (…) ».

La loi en limite l’usage « aux grands rassemblements de personnes et le gouvernement promet alors qu’il ne saurait être étendu aux activités du quotidien telles que faire ses courses, aller au travail ou encore, pour ne citer que ces exemples, se rendre dans un service public. Il n’aura pas fallu deux mois pour qu’il se dédise ».

Première extension du passeport sanitaire : « Le 19 juillet 2021, un simple décret du Premier ministre étend son usage obligatoire aux lieux de loisir accueillant au moins cinquante personnes. Ainsi, alors que la loi (…) du 31 mai 2021 limitait son recours aux grands rassemblements, dont le gouvernement estimait le nombre à mille personnes, un simple décret, sans aucune autorisation légale, abaissait arbitrairement ce seuil ».

Puis, deux semaines plus tard, la loi du 5 août généralise cette mesure.

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Ce n’est pas fini : avec la loi d’octobre-novembre 2021, c’est une nouvelle reconduction du dispositif (que le gouvernement veut prolonger jusqu’en juillet 2022).

4 novembre 2021