Contre le "pacte enseignant", le "socle" et l’"école du futur" de Macron
La CA académique du SNES de Lyon était convoquée le 16 mars au matin, avant même la tenue de la réunion de l’Assemblé Nationale auquel devait être soumis le vite définitif de la réforme des retraites de Macron.
La discussion a abordé la mobilisation cotre ce projet de loi ainsi que les mesures de mise en œuvre de la réforme de l’Enseignement voulue par Macron et qui doivent s’appliquer dès la rentrée de septembre 2023.
Ci-dessous, l’intervention et la motion Émancipation sur la question du "pacte" enseignants :
Contre le "pacte enseignant", le "socle" et "école du futur" de Macron
Ndiaye poursuit la mise en œuvre de « l’école du futur » de Macron. Après plusieurs semaines de "concertation", le ministère a présenté ses mesures concernant le "pacte enseignant" : celles concernant un "socle" accessible à tous / toutes, celles concernant le "pacte". Les organisations syndicales ont toutes quitté la "concertation" lors de la dernière réunion.
Le "socle" et le "pacte" sont indissociables :
Alors que le gouvernement refuse toute augmentation conséquente du point d’indice, les éléments de "revalorisation" sur lesquelles se mènent les concertations avec les directions syndicale ne permettraient même pas de compenser l’inflation.
Elle se feraient sous forme d’indemnités et ne concerneraient pas l’ensemble des catégories de personnels. Une partie des sommes prévues résulteraient de redéploiements. Les inégalités salariales, notamment hommes / femmes, seraient aggravées.
Le "socle" sert en fait de paravent pour faire passer des mesures portant atteinte aux conditions de travail et aux garanties statutaires, contenues dans le "pacte".
Quant au "pacte", il constitue un grave danger :
- mise en place de remplacements imposés à l’interne, de la flexibilité, d’un alourdissement des tâches, développement de la formation hors du temps de travail.
- renforcement des pouvoirs de la hiérarchie locale (mise en place d’une lettre de mission) voir mise en place de hiérarchies intermédiaires dans le second degré, affirmation du pouvoir hiérarchique de la direction d’école dans le premier degré dans le prolongement de la loi Rilhac.
- si pour l’instant le "pacte" est présenté comme fondé sur le volontariat, le ministère n’a aucunement clarifié son caractère obligatoire ou non pour les personnels nouvellement recruté.es. Ce qui ouvrirait la porte à sa généralisation progressive.
- il est aussi en cohérence avec les éléments de "réforme" du collège qui se mettent en place et d’autonomie d’accrue des établissements. Il sert d’outil pour les imposer plus facilement aux personnels : intervention de personnels du premier degré en 6e en français et mathématiques, "reconversion" d’enseignant.es de technologie, dispositif de "découverte de métiers" empiétant notablement sur le temps scolaire.
Le « pacte » s’intègre plus généralement aux projets Macron-Ndiaye d’école du futur. Il s’inscrit dans la marche à la liquidation du recrutement sur concours tel que le recommande le Conseil Supérieur des programmes, après la Cour des Comptes. Rappelons que Macron souhaite une société « sans statuts ».
Motion Émancipation :
La CA académique du SNES de Lyon exige le retrait du "pacte enseignant" et des projets Macron-Ndiaye d’école du futur. Considérant qu’on ne peut combattre ces mesures tout en participant aux concertations visant à les mettre en place, elle demande à la direction nationale de rompre toutes ces concertations.
Pour améliorer vraiment les conditions de travail et de rémunération des personnels, la CA revendique :
- une augmentation immédiate du point d’indice, sa ré-indexation sur les prix ; le rattrapage du pouvoir d’achat perdu à l’échelle de la Fonction publique,
- l’intégration des indemnités dans le salaire.
Sur ces bases, la CA souhaite que la direction du syndicat propose aux autres organisations syndicales une campagne commune préparant les conditions de la mobilisation pour le retrait du pacte et des mesures Macron-Ndiaye contre l’école :
- en réunissant des AG, réunions d’informations syndicales… pour informer sur le "pacte" et l’ensemble des projets d’école du futur en vue d’impulser une campagne en direction des personnels pour boycotter la mise en place du "pacte" et refuser de s’y engager.
à relire : L’« ÉCOLE DU FUTUR » DE MACRON : UNE ATTAQUE GLOBALE QUI IMPOSE UN COMBAT D’ENSEMBLE