Tunisie, Égypte… la place des femmes dans la mobilisation révolutionnaire
Article paru dans L’Émancipation syndicale et pédagogique - 7/03/2011
Dès le 25 janvier, des milliers de femmes de tout âge se relayent place Tahrir au Caire. Les ouvrières égyptiennes, comme celles de Gafsa dès 2008, en Tunisie, sont souvent à l’avant-garde. Faut-il s’en étonner ?
"Nous les femmes, sommes les plus directement concernées par les problèmes de société qui ont déclenché la révolte. Nous devons à la fois élever les enfants et travailler pour remplir le garde-manger alors que les prix des denrées ne cessent d’augmenter". Tels sont les propos d’une mère de trois enfants recueillis sur la place Tahrir, le 5 février, par un quotidien français.
"Jusqu’au 25 janvier, il était inconcevable qu’une femme participe seule à un tel mouvement", déclare une autre.
Et une troisième ajoute : "Au début, mon mari ne voulait pas que je sorte mais je lui ai désobéi. Désormais, c’est lui qui regrette de ne pouvoir m’accompagner à cause de son travail".
Et le quotidien français de citer encore les propos d’un journaliste égyptien : "La force de cette révolution est telle qu’elle semble balayer les contraintes familiales pourtant très présentes dans le pays".