Scolarisation des élèves en situation de handicap
CA SNES de Lyon (12 juin 2023)
On ne peut stopper l’offensive contre l’école sans affronter Macron
Motion sur les AESH et la scolarisation des ESH
En avril, Macron a présidé la 6e Conférence Nationale du Handicap. Le collectif Handicaps qui regroupent 52 associations a boycotté la conférence.
Le plan de 70 mesures [1] qui s’en est suivi va bien au-delà de la seule question des AESH (et AED). L’acte II de « l’inclusion » que Macron appelle dorénavant « école pour tous », prépare une nouvelle dégradation de l’accueil et de la scolarisation des élèves en situation de handicap et des conditions de travail des personnels enseignants. Les mesures annoncées ne sont souvent qu’un redéploiement et un nouvel habillage des moyens existant, bien loin de répondre aux besoins.
Est ainsi programmée la suppression à terme des instituts spécialisés (notamment des IME). On va vers le démantèlement complet de l’enseignement spécialisé et des structures spécialisées et adaptées.
La responsabilité d’assurer la réponse de premier niveau aux besoins des enfants porteurs de handicap serait transférée des MDPH [2] à l’EN. La transformation des PIAL [3] en PAS (pôle d’appui à la scolarité) constitue un nouvel élargissement de la mutualisation des moyens. Le PAS serait une structure ordonnatrice de l’accueil, de l’évaluation et des moyens (en aide technique et humaine). Il serait doté d’un professeur spécialisé, lequel sera transformé en « personnel ressource » chargé de dire la bonne parole.
Alors que les AESH se mobilisent contre la précarité de leur situation, le gouvernement annonce la fusion des AED et des AESH en un cadre d’emploi « accompagnement à la réussite éducative » (ARE). Il s’agit de réaliser de nouvelles économies, avec à la clé une dégradation de l’accompagnement des élèves en situation de handicap (ESH), de la vie scolaire et des conditions d’enseignement. L’intervention annoncée de personnels de santé libéraux dans les établissements va dans le sens du processus de destruction de l’enseignement public.
Un professeur référent, dont la fonction sera assurée dans le cadre du « pacte », serait nommé dans chaque établissement [4] .
À des métiers et qualifications spécifiques, Macron substitue une « fonction » assurée par un enseignant. Il sera chargé d’expliquer aux collègues comment enseigner en se passant des AESH. C’est un nouveau pas vers la polyvalence et vraisemblablement la mise en place d’une hiérarchie intermédiaire entre le chef d’établissement et les enseignants. Cela confirme que le « Pacte » a pour fonction de mettre en œuvre les contre réformes de Macron.
Motion Émancipation
La CA du SNES de l’académie de Lyon considère que la scolarisation des élèves en situation de handicap (ESH) ne peut être assurée sous la houlette d’une politique libérale qui va conduire à un contexte encore plus dégradé. Elle exige notamment :
- la diminution drastique des effectifs par classe,
- la non fermeture de places dans les IME et les ITEP car il y a des élèves en attente (11 000 à ce jour) et l’ouverture de structures pour les adultes handicapés qui occupent des places pour enfants
- une véritable médecine scolaire avec des personnels qualifiés et statutaires (la fin de l’externalisation, et de la marchandisation de la difficulté scolaire) ; des psy-EN en nombre
- un statut de la Fonction publique pour les AESH (pour les AED, le rétablissement des garanties des ex MI-SE).
Afin de combattre cette nouvelle offensive de Macon, la CA du SNES de Lyon considère que la direction nationale du SNES doit exiger clairement le retrait de ce plan et refuser toute concertations sur sa mise en œuvre.