UNITÉ POUR S’OPPOSER À "L’ÉCOLE DE DEMAIN" DE MACRON - BLANQUER

Instrumentalisant la crise sanitaire, Macron déclarait, le 5 mai : "On a inventé une nouvelle façon d’enseigner, que ce soit avec le numérique, la poste"

La ministre F. Vidal enchainait, indiquant que les universités devaient réaliser “un pas supplémentaire” dans cet enseignement “hybride”, basé en partie sur les cours à distance dans le Supérieur. Et Blanquer chargé de mettre en place "l’école de

demain" déclarait : "Sur la rentrée [de septembre], on va préparer le scénario mixte, celui qui s’expérimente déjà en mai-juin, où l’élève est en partie présent, en petits groupes, avec de l’enseignement à distance qui resterait très important".

"Un groupe de travail va réfléchir aux usages numériques, au travail en petit groupe, à la place du sport et de la culture, que je souhaite développer… Nous devons aussi travailler avec les collectivités locales sur la réorganisation de l’espace, l’articulation scolaire et péri¬scolaire. C’est l’occasion de moderniser le système éducatif".  [1]

Appuyé sur "l’expérimentation" du confinement, puis du "déconfinement" en mai-juin, la rentrée de septembre pourrait être organisée selon un fonctionnement mixte entre présence à l’école et enseignement à distance.

-> Poursuite annoncée du télétravail. Une proposition de loi de la députée LR Frédérique Meunier [2] arrive fort à propos : en rendant "obligatoire" l’existence d’"un service public du numérique éducatif et de l’enseignement à distance", on pourra ainsi imposer tout ou partie des enseignements "à distance", ce que recommande aussi l’UE.

-> Dispositif 2S2C (sport, santé, culture, civisme) : prévu pour le premier et le second degré, il se met en place dans certaines communes qui organisent des "activités" sur le temps scolaire. On transforme ainsi l’école en garderie La confusion entre scolaire et périscolaire soumet les élèves aux objectifs et aux contraintes multiples du contexte local, entraine la dislocation du cadre national.

-> Accélération des attaques contre le métier et le statut avec le projet de décret et d’arrêté sur la réforme du recrutement et le projet de loi Rihac sur les nouvelles fonctions de la direction d’école.

La loi d’urgence dite "sanitaire" n’a rien de sanitaire (pas de dépistage systématique, pas un mot sur les personnels malades…) : il faut en exiger l’abrogation.

Les conditions de la reprise engendrent de très lourdes charges de travail et une maltraitance des personnels ; le protocole sanitaire drastique génère l’anxiété des personnels et des élèves. Ce retour à l’école n’a rien à voir avec l’école. L’objectif est de mettre en œuvre les orientations réactionnaires de Macron.

Pour cela, Blanquer annonce une concertation tout au long du mois de juin.

Contre ces plans, l’unité doit se réaliser pour exiger le retrait immédiat du 2S2C, des propositions de loi Rihac et Meunier… l’annulation des suppressions de classes et de postes, le recrutement massif dans les concours externes, l’admission immédiate des candidats admissibles aux concours internes, la création massive de postes afin de permettre une diminution importante des effectifs par classe.

De tels projets de destruction ne sont ni amendables, ni négociables. Cela implique pour les directions des organisations syndicales de refuser de participer à la concertation ministérielle, dont les bases sont totalement contradictoires avec ces revendications, et de lancer une vaste campagne d’information auprès des personnels ouvrant la voie à la mobilisation pour combattre les plans du gouvernement.