Diviser, discriminer… pour mieux régner
Communiqué EmancipationLyon-69, 2 janvier 2021
Diviser, discriminer… pour mieux régner
Diviser les salariés : il s’agit là d’une pratique courante exercée par le patronat et la bourgeoisie pour faire passer ses lois.
Depuis plusieurs mois, cette pratique s’est accrue avec une violence sans nom sous couvert de mesures sanitaires. La discrimination imposée aux non vaccinés n’a aucun objectif sanitaire, elle a des objectifs politiques : diviser les salariés pour que Macron puisse faire passer ses lois réactionnaires, et faire porter sur les non vaccinés (et à ceux à qui il manque une "dose") la gestion catastrophique de la crise liée au Covid, évacuant ainsi les véritables raisons, comme la liquidation de l’hôpital public, produit d’une gestion guidée par la rentabilité financière.
À cela s’ajoutent de multiples mesures répressives et ubuesques comme l’interdiction de boire et manger debout dans les restaurants… (voire dans les salles de profs [1]) ! Ou comme l’extension scandaleuse du port du masque aux 6-10 ans dans de nombreux lieux publics voire dans la rue.
L’un des rôles historiques des syndicats est d’unir les salariés contre les divisions voulues par le patronat.
Mais où sont les voix syndicales qui se lèvent aujourd’hui contre ces divisions ? Elles sont quasi-inexistantes. Pire, les directions syndicales acceptent de collaborer avec le gouvernement sur ces mesures répressives : le pass dans les entreprises semble abandonné, mais l’obligation vaccinale pour les soignants est maintenue. Et qu’en sera-t-il des autres hypothèses envisagées, comme l’obligation vaccinale pour tous ?
Et alors que les directions syndicales n’ont cessé de se soumettre au "dialogue social" permanent (encore renforcé sous Macron), pendant ce temps, les lois de destruction de la Fonction publique, de la Santé publique, de l’Enseignement public (Parcoursup, École de la confiance, loi de transformation de la Fonction publique, loi Ma santé 2022, etc.) et leurs décrets d’applications sont tous passés. Et Macron pourra agir "jusqu’au dernier jour", comme il l’a encore rappelé le 31 décembre.
Comment les directions syndicales peuvent-elles prétendre lutter contre la politique du gouvernement sans lutter contre les divisions qu’il instaure entre les travailleurs, au sein de la population ?
Pour lutter contre le gouvernement et ses lois il y a urgence à ce que les directions syndicales, dont la FSU, se prononcent clairement pour le retrait de toutes les lois liberticides et notamment la loi du 5 août, ainsi que le projet de loi instaurant un pass vaccinal.
Il est urgent qu’elles cessent d’être une courroie de transmission de la propagande gouvernementale dans le cadre de la crise du Covid, notamment la propagande faite au nom de la science : soit en se taisant sur des mensonges du gouvernement (comme sur le rôle des masques en extérieur, qui est quasi nul) ou en affirmant des mensonges (il est faux de dire, comme l’affirme la direction du Snuipp dans son communiqué du 28 décembre que "les épidémiologistes s’accordent sur le rôle moteur des écoles dans la circulation épidémique" [2] , ou que le covid long pour les enfants "toucherait au minimum 6% des personnes infectées" [3] ).
Cela nécessite de rompre avec la politique du dialogue social, et d’ouvrir un débat au sein des syndicats sur la réalité des attaques sociales en cours et des attaques liberticides, avec textes de lois à l’appui, et sur la réalité scientifique de la situation sanitaire, avec articles scientifiques à l’appui.
Communiqué Émancipation Lyon-69, 2 janvier 2022