Algérie : Soutien à la mobilisation populaire, libération de tous les prisonniers d’opinion

Le 9e congrès national de la FSU s’est tenu à Clermont-Ferrand du 9 au 13 décembre 2019. Ci-dessous la motion présentée, le 11/12 par le courant Émancipation précédé de sa présentation.

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En Algérie, et aussi en France, ce sont des millions de travailleurs, de jeunes, de familles qui sont déterminé à combattre ce qu’ils nomment la « mascarade électorale » qui devrait se tenir le 12 décembre.

Des millions d’Algériens qui veulent en finir avec le régime militaire.

On ne peut que se féliciter qu’enfin, le texte de congrès apporte clairement le soutien de la FSU à la mobilisation populaire, qu’elle exige la libération de tous les détenus d’opinion.

Mais que signifie la phrase qui dit que la FSU « s’adressera en ce sens au gouvernement français » ?

Car que faut-il demander au gouvernement français ?

Les manifestants en Algérie et aussi en France disent que face à la mobilisation, Gaid Salah et « la bande » ne tiennent face à la mobilisation que parce qu’ils ont le soutien des puissances étrangères, dont la France.

En effet, Macron, puis Le Drian ne cessent d’adresser leurs vœux les plus chaleureux, « aux autorités algériennes », au peuple algérien. Ils souhaitent « que les algériens trouvent ensemble les chemins de la transition démocratique ».

« Ensemble » ? Cela veut dire avec la bande.

Macron et Le Drian prennent ainsi le contrepied des revendications des millions d’Algériens mobilisés.

C’est pourquoi, l’exigence que doit porter le congrès, c’est que Macron et son gouvernement mettent fin à toute forme de soutien au pouvoir algérien. Ce qui est le troisième point de la motion Émancipation.

Motion Émancipation :

Soutien à la mobilisation populaire, libération de tous les prisonniers d’opinion

Le 1er novembre, anniversaire du déclenchement de la “révolution” qui a conduit à l’indépendance où des millions d’Algériens ont investi les rues d’Alger et des différentes villes du pays pour exiger : “Le peuple veut son indépendance”, “Pas d’élection avec la bande !”, “Gaïd Salah et Bensalah doivent partir !”, “Algérie libre et démocratique !”

Et le 6 décembre, dernier vendredi du Hirak avant le scrutin contesté du 12 décembre prochain la mobilisation a exigé la “Grève générale pour faire annuler l’élection présidentielle”, afin de faire barrage à cette nouvelle mascarade électorale où les candidats sont en majorité des hommes ayant longtemps servi sous l’autorité du président déchu, Bouteflika.

Le congrès FSU apporte son soutien à la mobilisation populaire en Algérie.

Alors que des centaines de manifestants ont été arrêtés depuis le 12 février, et que la répression s’amplifie, dans plusieurs villes les détenus d’opinion annoncent leur intention d’entrer en grève de la faim à partir du 10 décembre.

Le congrès de la FSU exige la libération immédiate de tous les détenus d’opinion.

Mais alors que la répression se durcit en Algérie, alors que les manifestants dénoncent l’exploitation des richesses du pays par les groupes étrangers tels Total, alors que le mot d’ordre d’“indépendance” est omniprésent dans les manifestations, le ministre des affaires étrangères de Macron adresse ses “sincères félicitations et [ses] vœux les plus chaleureux à l’Algérie, aux autorités algériennes et au peuple algérien” et il souhaite que les “Algériens trouvent ensemble les chemins d’une transition démocratique.”. “Ensemble” c’est-à-dire avec la “bande”…

Le Drian, et Macron, prennent ainsi le contre-pied des revendications du peuple algérien, ce qui ne peut que conforter Gaïd Salah dans sa volonté de briser la mobilisation populaire.

Cette position est inacceptable.

Le congrès exige que le gouvernement français mette fin à toute forme de soutien au pouvoir algérien.

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Seuls les poins 1 et 2 ont été intégré dans les textes de congrès