La réforme Blanquer : une vision d’ensemble et un projet à long terme
La réforme Blanquer : une vision d’ensemble et un projet à long terme
Le CREAL 76 (Comité de Réflexion et d’Action Laïque) publie une analyse de la réforme Blanquer réalisée par Chantal Eveno (retraitée de l’Education Nationale, membre du CREAL).
Ci-dessous la présentation de l’auteur et le sommaire de la brochure :
La réforme Blanquer : une vision d’ensemble et un projet à long terme
La réforme Blanquer peut sembler décousue et sans horizon, les mesures étant présentées sans que soit soulignée leur cohérence, qui ne peut être avouée telle quelle. Il s’agit en effet de poursuivre la destruction systématique de l’école publique laïque pour promouvoir l’école privée, et de renforcer l’école de classe. Cette entreprise est poursuivie de longue date par un réseau politique identifiable, où convergent les courants les plus réactionnaires et autoritaires.
Le propos de ce texte est d’insister sur l’inscription de la réforme dans cette orientation politique constante, de souligner le rôle de groupes d’influence très actifs et influents.
La continuité du projet est soulignée par les prédécesseurs de l’actuel ministre. Tout en le félicitant, ils soulignent avoir eux-mêmes ouvré dans le même sens, mais dans un contexte moins favorable : Jean-Pierre Raffarin, Xavier Darcos, Luc Ferry, François Bayrou, Luc Chatel... Xavier Darcos est particulièrement explicite, lors de son interview dans la Revue des deux Mondes , le 23 février 2018 - dont j’ai mis en gras des mots-clés :
« Jean-Michel Blanquer est parvenu à faire ce que tout le monde souhaitait depuis toujours. Sa réforme est celle que j’avais souhaité mettre en ouvre en tant que ministre, période pendant laquelle il était d’ailleurs mon collaborateur. La différence fondamentale est celle du climat politique et social dont il bénéficie. En 2007-2010, l’image du pouvoir et celle de Nicolas Sarkozy n’attiraient pas la sympathie naturelle des milieux de la culture, des enseignants et des étudiants. À cela s’ajoutait le fait que nous étions en période de retraits massifs d’emplois (nous ne recrutions qu’un fonctionnaire lorsque deux postes étaient supprimés) notamment dans l’Éducation nationale où l’on supprimait 13 500 emplois par an.
Si je proposais, comme le fait Jean-Michel Blanquer aujourd’hui, de passer de sept à quatre épreuves au baccalauréat, tout le monde me tombait dessus en disant que cela n’était pas dans l’intérêt des élèves, qu’il s’agissait d’une mesure destinée à justifier les suppressions d’emplois et que j’étais un ennemi du savoir. Le climat était tel que toucher au baccalauréat devenait le symbole d’une politique qui, par ailleurs, était mal comprise.
Aujourd’hui, Jean-Michel Blanquer bénéficie d’une accalmie politique générale. Personne ne considère qu’Emmanuel Macron est un ennemi de la culture et le macronisme est une machine à éliminer les opposants. La réforme peut donc passer, à la fois car ce qu’elle propose est intéressant et parce qu’elle intervient dans un kairos, un moment favorable qui la rend possible. »
Je vais m’appuyer sur les mots-clés de cette déclaration pour structurer mon propos :
1°) Tout le monde ? Qui est ce tout le monde qui souhaitait depuis toujours la réforme en cours ?
2°) Quel sens global de la réforme ? Quels objectifs ? Quels moyens ? Comment se manifestent-ils dans des mesures telles que les retraits massifs d’emplois dont se glorifie Xavier Darcos ?
3°) Quelle stratégie et quelles batailles ? Quelle stratégie a été adoptée en France pour réaliser la réforme depuis toujours et quelles batailles ont été menées depuis soixante ans ?
4°) Et la réforme Blanquer ? En quoi la réforme Blanquer relève-t-elle de cette entreprise ?
Lire la brochure sur le site du Créal :
http://www.creal76.fr/medias/files/brochure-la-reforme-blanquer-c.evano.pdf
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