Une attaque majeure contre l’Enseignement public, les personnels est engagée ! Préparation du budget 2026 : des attaques d’ampleur annoncées contre la Fonction publique et la Sécu ! Unité pour mettre en échec cette offensive !

À l’évidence, depuis des mois, E. Macron ronge son frein : du fait de ses échecs électoraux et des remaniements ministériels qui en découlent, les réformes programmées contre l’école et les enseignants n’ont avancé que trop lentement. Mais aujourd’hui, avec Bayrou premier ministre et la question du budget 2025 ayant été « réglée », l’offensive prévue peut être relancée, contre tous les fonctionnaires et pour un nouveau métier enseignant et une école à moindre coût qui réponde aux attentes du patronat.

Et la déclaration faite le 7 avril par E. Borne, ministre de l’Éducation Nationale, à propos de l’orientation des élèves, est emblématique de la volonté gouvernementale, dénuée de tout enjolivement : « Il faut se préparer très jeunes, presque depuis la maternelle, à réfléchir à la façon dont les élèves se projettent dans une formation et aux métiers ».

Le gouvernement à l’offensive contre l’école

FDL Collectifintuitif

Il s’agit d’abord de rattraper le temps perdu, dû à l’inachèvement de la réforme du « choc des savoirs » initiée par Gabriel Attal, et à la non publication de la réforme des concours enseignants (et de la formation initiale) préparée par N. Belloubet.

La réforme Belloubet sera donc appliquée : les décrets et arrêté sur la réforme des concours et de la formation initiale ont été publiés le 19 avril. Par cette entreprise de déqualification du métier d’enseignant, le gouvernement veut transformer les professeurs en agents d’exécution mettant en place des procédures standardisées.

Le « Choc des savoirs » sera donc appliqué. Le 6 avril, décret et arrêté consolidant les groupes dans les enseignements dits fondamentaux (mathématiques, français) pour les classes de 6è et 5è sont publiés au J.O. : une mesure majeure.

Préparation du budget 2026 : des attaques d’ampleur annoncées contre la Fonction publique et la Sécu ! Unité pour mettre en échec cette offensive !

Manœuvres gouvernementales

En décembre et janvier, Bayrou avait pris soin d’éviter l’affrontement avec les enseignants, nombreux à manifester et à faire grève le 5 décembre, et à exiger en particulier l’abrogation pure et simple du « choc des savoirs ». Il avait même formellement renoncé aux suppressions de postes prévues par le budget Barnier et à l’obligation de réussir le brevet des collèges pour accéder au lycée. Et il avait relancé le dialogue social avec les syndicats enseignants. Le temps de faire passer son budget...

Ce n’était que manœuvre, et les directions syndicales se félicitèrent un peu tôt de ces soi-disant « reculs ». On connaît la suite… Bayrou a désormais engagé le combat contre les fonctionnaires, contre le statut, vers la privatisation des services publics.

Casser les statuts des enseignants, systématiser le tri des élèves

Trier les élèves dès les plus petites classes : cet objectif gouvernemental implique d’encadrer les pratiques pédagogiques ; et la réforme des concours va dans ce sens. Mais pour individualiser véritablement les parcours des élèves, il faut s’attaquer aux garanties statutaires des enseignants, briser leur liberté pédagogique, les assujettir au cadre local et à un nouveau type de programmes.

Ces programmes vont définir les « bonnes méthodes », notamment en mathématiques et français, dans la logique des évaluations standardisées, et ils autoriseront des adaptations locales. Un socle commun structuré autour des compétences en mathématiques et français, de compétences « psychosociales » et de « repères de culture générale » doit être publié. Tout cela facilitera des parcours différenciés (permettant l’exclusion de nombre de jeunes du système scolaire).

Des projets analogues concernent la formation puis la titularisation des enseignants, un projet de nouveau référentiel les soumettant à l’objectif, par exemple, d’utiliser des « techniques d’enseignements efficaces ».

Mettre en échec ces projets gouvernementaux

Et pendant ce temps là, les concertations se poursuivent ! Ainsi, le gouvernement se prépare à modifier les règles de mutation (c’est-à-dire le barème), en multipliant les postes à profils et si possible, en avançant vers le recrutement local avec des établissements autonomes.

Sont aussi en discussion la durée des échelons et la périodicité des inspections…sur fond de contrôle plus grand de la carrière et de poursuite du blocage des salaires.

Or le gouvernement vient déjà d’annoncer des coupes dans le budget 2025 récemment adopté et prépare l’opinion publique à un monstrueux plan d’économies évalué à 40 Mds d’euros pour le budget 2026 (un tiers du budget de l’État était, en 2021, dévolu aux entreprises). Bayrou explique que tout le monde devra faire des efforts. Or, cette brutale politique d’austérité doit frapper essentiellement la Fonction publique, la Sécu et l’Enseignement public : baisse du pouvoir d’achat des personnels, diminution des postes, recrutement à plus bas niveau et à plus bas salaire, offensive contre la liberté pédagogique…

Comment dans ces conditions peut-on justifier la poursuite des discussions avec le ministère ?

Tandis que Bayrou rêve d’un référendum validant cette politique d’austérité, Macron se prépare à une grande concertation sur l’école (et à un référendum ?) mettant en cause la durée des vacances scolaires et la durée du travail des personnels : travailler beaucoup plus pour gagner beaucoup moins, avec beaucoup moins de personnel. Macron prévoit aussi d’embrigader la jeunesse par une militarisation accrue de l’école, par un SNU modifié et obligatoire.

Dans cette situation, une première exigence s’impose : cesser immédiatement toutes les concertations avec le gouvernement pour préparer la mobilisation unie contre ces projets, en particulier contre le projet de budget 2026. Certes, mettre fin au dialogue social ne suffira pas pour faire reculer le gouvernement, mais c’est une première condition indispensable pour s’engager contre la mobilisation unie contre cette politique sur la base des revendications des personnels.