Organiser une puissante mobilisation nationale pour interdire l’adoption du Budget

Du 7 au 28 novembre, les adhérents des syndicats FSU votent pour une des orientations présentées par l’un des 5 courants de pensée de la FSU. Pour que l’orientation ci-dessus soit défendue dans les instances départementales et nationales

VOTEZ pour la liste ÉMANCIPATION

La CA académique du SNES de Lyon s’est tenue le 14 novembre 2024, alors que le gouvernement prévoit un budget d’austérité de grande ampleur. Cela concerne le projet de loi de finances de l’État (PLF), lequel inclut le financement de l’Enseignement public, ainsi que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

La direction académique a préféré intervenir sur l’actualité dans l’académie.

Parmi les questions évoquées : les difficultés financières de nombre d’établissements alors que les budgets vont être présentés en CA. Les aides exceptionnelles demandées aux collectivités territoriales (région, Métropole et départements) sont bien souvent refusées car les dotations de l’État aux collectivités sont en baisse.

Le manque criant d’AESH génère de grandes souffrances dans nombre de classes. La promotion de l’IA par le rectorat de Lyon pour remplacer le travail du personnel illustre l’austérité programmées par le gouvernement. C’est le cas du logiciel Cassandre (sic) utilisé par le rectorat pour répondre aux questions des collègues concernant l’affectation des stagiaires, le reclassement, la mobilité.

Et l’académie vient d’inviter les collègues de mathématiques et d’histoire-géo à co-construire un ’assistant pédagogique
fondé sur l’intelligence artificielle : une ’expérimentation’ visant à ’automatiser’ la correction des copies, participer à la ’différenciation pédagogique’, Construire une réflexion « Évaluer à l’ère de l’IA »

Superbe moyen pour remplacer le manque de profs ou les profs absents, pour ’formater’ profs et élèves avec des exercices et des cours ad hoc, et aussi pour remplacer les AESH puisque la Cour des comptes considère qu’il y en a trop (cela coûte trop cher et c’est un handicap à ’l’autonomie’ des élèves ’à besoins particuliers’- sic) : ce sera aux professeurs de pallier au manque d’encadrement humain avec de la ’différenciation pédagogique’, et/ou de placer les élèves devant un écran (autonomie garantie)... Et puisque l’IA sera un ’gain de temps’ (cf. la correction automatisée des copies) on pourra exiger des profs de ’travailler plus’ (plus d’élèves… plus de tâches).

À noter un grand absent dans le texte initial présenté par U&A à la CA : le projet de budget du gouvernement Barnier ! Or le budget de l’État est un concentré de la politique du gouvernement.

Ci-dessous l’essentiel des interventions d’Émancipation.

Elles ont été centrées sur l’analyse et l’appréciation du plan d’austérité annoncé par M. Barnier, de ses conséquences pour l’Enseignement public, les personnels, la jeunesse et le monde du travail.

60 milliards d’économies !

Depuis plus d’un mois, le gouvernement agit pour faire avaliser son projet de budget 2025 : le projet de loi de finance (PLF) et aussi le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS).

Ces projets de lois prévoient d’économiser 60 milliards d’euros :

  • 40 milliards d’économies sur le budget de l’État !
    Alors que les aides publiques aux entreprises sont de 200 milliards par an : 1/3 du budget de l’État !
  • 15 milliards de coupes sur le budget de la Sécurité sociale !
    Le déficit de la Sécu serait de 18 milliards. Mais les exonérations de cotisations sociales dont de 80 milliards d’euros en 2024 ! (73,6 milliards en 2022 : un montant multiplié par 2,8 entre 2012 et 2022).
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    C’est 80 milliards volés à la Sécu au profit du patronat, car ces cotisations sont une fraction du salaire et non un impôt.

  • 5 milliards de baisse de dotation aux collectivités territoriales !
    Or les métropoles et départements prennent en charge une grande part de la dépense sociale.

La situation dans notre académie résulte d’une politique nationale. Pour le gouvernement de Macron, allié aux LR et placé sous la houlette du FN, les fonctionnaires, les salariés doivent payer.

Et pour l’école, suppression de 4000 postes d’enseignants, 3 jours de carence, baisse des indemnités journalières en cas de maladie, poursuite du blocage du point d’indice, désindexation des pensions…

Le ministre G. Kasparian organise la chasse aux fonctionnaires

Son tweet de félicitations adressé à Elon Musk, affirmant qu’il a ’hâte de partager avec lui les bonnes pratiques éclaire les objectifs du ministre (E. Musk veut réduire de 30% le budget de l’État fédéral).

Et la chasse aux fonctionnaires ouverte par Barnier et Kasparian ne doit pas s’arrêter : ’Nous n’avons pas les moyens d’avoir un million d’enseignants’, clame Sarkozy. Statut de la Fonction publique : osons le big bang’, titre l’éditorialiste de L’Opinion qui conseille de ’se pencher enfin sur la pertinence du sacro-saint statut de la fonction publique et son corollaire, l’emploi à vie’. Quant au ministre de l’emploi il déclare : ’Depuis dix ans, il existait deux maladies, l’emploi et les finances publiques. Sur l’emploi on a réalisé de gros progrès, il faut aujourd’hui traiter la maladie des finances publiques. [1]

Détruire les fondements de la Sécurité sociale

Les mesures prises par Barnier contre la Sécu et le système de santé s’appuient sur les préconisations de la Cour des comptes et sur le rapport Bozio-Wasmer. Ces textes préconisent :

  • Des réformes à court terme incluses dans le projet de budget de la Sécu (PLFSS). Diminuer les exonérations de cotisations sociales au niveau Smic et les augmenter au niveau du salaire median. L’objectif est de baisser le coût du travail pour les emplois nécessaires aux besoins actuels du patronat.
  • La deuxième étape, c’est la fiscalisation totale de l’assurance maladie et sa soumission au budget de l’État.

L’augmentation du ticket modérateur incluse dans le PLFSS met en évidence le caractère rétrograde de l’accord sur la ’protection sociale complémentaires obligatoire’ (PSC) signé par les directions syndicales (dont la FSU). Sous couvert d’une participation de l’employeur à son financement, il s’agit d’organiser un système de vases communicants : diminuer les remboursement Sécu, les compenser – partiellement - par la complémentaire. Mais le coût de la PSC augmentera (et ceux qui pourront payer feront appel à une surcomplémentaire).

Ce qui se passe au ministère de l’Agriculture où la complémentaire santé a été "vendue" à MERCER, filiale d’une Cie américaine, illustre cette marche à la privatisation de la Sécurité sociale.

Faire payer aux travailleurs, aux fonctionnaires le "ruissellement’"accordée au patronat


Depuis plus d’un mois, ce gouvernement agit pour faire adopter son budget de guerre. Son plan est clair : après le "parcours" parlementaire, à la mi-décembre, un 49.3 imposera ce budget d’austérité.

Dès la CA académique de septembre Émancipation a proposé que le SNES et la FSU œuvrent à la réalisation de l’unité pour organiser une puissante mobilisation nationale sur l’objectif de barrer la route au projet de budget Macron-Barnier. Cette proposition s’est heurtée au refus U&A et EE.

Et depuis, aucune initiative n’a été prise pour combattre ce projet de budget. Il y a donc urgence. Mais peut-on gagner en s’engageant à nouveau dans une ou des journées d’action, sans fixer un objectif clair : s’opposer au gouvernement de Macron, lui infliger enfin une défaite ?

Organiser dans l’unité une puissante mobilisation nationale contre le gouvernement Macron-Barnier


Motion Émancipation :
Le projet de budget 2025 (PLF et PLFSS) concentre des attaques sans précédents contre les travailleurs, contre la jeunesse. La chasse aux fonctionnaires ouverte par ce gouvernement va de pair avec les attaques contre les services publics, l’Enseignement public, la jeunesse, contre la Sécurité sociale, l’hôpital public, le système de santé, les retraites….

Obtenir le retrait des différentes attaques annoncées (suppressions de postes, jours de carence, diminution de l’indemnisation des arrêt maladie, désindexation des pensions, notamment) implique d’empêcher l’adoption de ces budgets. (Et ce d’autant que M. Barnier a d’ores et déjà annoncé qu’il entend ensuite entamer "un plan de réformes en cinq ans".

1 - La CA académique du SNES de Lyon se prononce pour que l’unité syndicale se réalise sur l’objectif d’interdire l’adoption de ces budgets.

2 - La CA se prononce pour que soit organisé une puissante mobilisation nationale dans ce but.

C’est en infligeant une défaite à ce gouvernement qu’il sera possible d’ouvrir la voie à la satisfaction de nos revendications : aucune suppression de postes, création de tous les postes nécessaires ; déblocage du point d’indice et rattrapage du pouvoir d’achat perdu ; retrait des jours de carence et maintien de l’indemnisation à 100% des jours d’arrêt maladie ; abrogation de toutes les réformes qui détruisent l’Enseignement public, de la réforme des retraites…


La direction U&A a annoncé qu’elle intégrait le 1er paragraphe de cette motion. Mais elle a refusé (avec l’E.E.) les passages en gras, notamment la nécessité d’"une puissante mobilisation nationale sur l’objectif de barrer la route au projet de budget Macron-Barnier".

Notes

[1Sur France info, le 12/11/2024. Rappelons que le traitement administré à l’emploi, c’est la casse de l’assurance chômage !