Droit à la formation et au travail pour tous les jeunes

Ci-dessous, un article paru dans le bulletin FSU 69 de juin 2020

Droit à la formation et au travail pour tous les jeunes

Le 30 mai, à Lyon, 200 à 300 sans-papiers se retrouvent devant l’Hôtel de ville, puis rejoignent l’initiative du Collectif de soutien aux réfugiés et sans papiers. La revendication est claire : "Des papiers pour tous et pour toutes"*. À Paris, ce sont des milliers de sans-papiers qui imposent le droit de manifester alors que depuis deux mois ce droit est suspendu.

Puis, en juin, des dizaines de milliers de jeunes manifestent contre les violences policières.

Des papiers pour toutes et tous

"Nous sommes là, nous les jeunes, parce que c’est nous qui allons changer la situation de nos parents qui n’ont pas été régularisés ou qui sont en difficulté. Nous les jeunes, nous commençons notre vie : nous devons aller à l’école et nous battre jusqu’à ce que nous obtenions la régularisation". Ces propos de Oumar, un jeune majeur du Collectif RESF jeunes lors du rassemblement du 30 mai illustrent cette mobilisation de la jeunesse : pour le droit à l’école, à la formation. Pour le droit au travail.

Arrivés en France depuis plusieurs années, les jeunes étrangers ont suivi les cours avec ténacité en UPE2A, MLDS, CAP… Des poursuites d’études en alternance, voire des embauches sont envisagées. Or, le jour de leurs 18 ans, tous les projets

construits sont remis en cause par le silence qu’oppose la préfecture aux demandes d’autorisation de travail et de titre de séjour. Les délais d’attente pour déposer une demande de titre de séjour étaient de 6 mois à 1 an avant la crise sanitaire. La plupart de ceux qui ont réussi à déposer leurs demandes n’ont toujours pas de réponse 1 à 2 ans après le dépôt. Tous craignent aujourd’hui une situation encore plus difficile.

Pour appuyer leurs demandes de régularisation, ces jeunes ont besoin du soutien des enseignants et de leurs organisations. Signez la pétition : Élèves sans-papiers : ouvrons-leur un avenir ! *

Pour le droit au travail

La présence massive de jeunes pour dénoncer les violences policières fait craindre à Macron "un mouvement de révolte emmené par la jeunesse". Car des jeunes de toutes origines se mobilisent contre le racisme systémique, les violences policières et contre la violence sociale d’une société qui ne leur offre aucun avenir.

Pendant le confinement le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans a augmenté de 29%. Nombre d’employeurs annulent les promesses de stages, d’apprentissage, ou d’embauche…

"Sans emploi" : c’est l’avenir que Macron réserve à la jeunesse à qui il ne propose que du "volontariat (service civique)".

Jeunes sans papiers, Jeunes sans emploi… Comme le dit Oumar, "C’est nos efforts et la solidarité de tous qui nous permettront de gagner".

Hélène Bertrand
pour Resf

Pour signer la pétition : Élèves sans-papiers : ouvrons-leur un avenir !