Défense de l’Hôpital public et de tout le système public de santé
Le congrès de la FSU du Rhône, préparatoire au 11e congrès national de la FSU s’est tenu du 17 au 18 décembre 2024 à Lyon
Ci-dessous, la motion défendue par Émancipation
Il y a vingt mois Macron promettait de « désengorger » les Urgences d’ici « décembre 2024 ». Mais « les promesses n’engagent que ceux qui y croient » : cette formule revient dans la bouche des urgentistes. Selon les villes, la situation est hétérogène, mais, selon les médecins urgentistes « la pression est générale et les urgences tiennent sur un fil » (un urgentiste de Mulhouse).
Or les urgences concentrent les problèmes de l’ensemble du système de santé entre d’une part les déserts médicaux et, d’autre part un hôpital où le manque de lits est criant (parmi les multiples exemples : la banderole devant l’Hôpital de la Croix Rousse : « soignants débordés Patients en danger » ; à Langres, faute de lit un patient a passé la nuit dans un garage de l’hôpital ; à la Roche sur-Yon, entre 40 et 60 patients sur des brancards chaque matin...
43 500 lits ont été fermés depuis 2013, soit une diminution de l’offre de 10,5 % (4962 fermetures en 2023, soit 1,3% en un an).
L’étranglement budgétaire de l’hôpital est sciemment organisé par la politique budgétaire du gouvernement et les mesures prises contre la Sécurité sociale qui finance à 92,9% des dépenses en soins hospitaliers.(en 2022, les organismes complémentaires en financent 4,5%, l’État 1,1% et les ménages 1,5%). D’où l’exigence de la suppression de la totalité des exonérations de cotisations sociales ce qui mettrait fin à tout déficit.
La direction de la Fédération propose la création d’un « pôle public du médicament ». Mais on ne peut séparer recherche et production de produits médicaux, ni la production de médicaments génériques et celle des produits médicaux issus de la recherche récente. On ne peut non plus ignorer le poids de « big pharma » (dans la recherche, comme dans la production et la vente) : ces entreprises imposeront toujours leur loi si toute la filière n’est pas nationalisée et sous contrôle.
Motion Émancipation : Défense de l’Hôpital public et de tout le système public de santé
La situation financière des hôpitaux publics continue à se dégrader : déficit et difficultés de financements, fermetures de lits, sous-effectif chronique de personnels médicaux sont la conséquence directe des réformes de l’hôpital public et de l’austérité imposée par les gouvernements Macron.
Pour la FSU, afin de permettre l’accès aux soins de qualité pour toute et tous, la défense de l’hôpital public et de la Sécurité sociale sont une priorité.
La FSU exige la réouverture de tous les lits fermés et l’annulation des nouvelles fermetures programmées. Elle exige l’embauche de tous les personnels nécessaires dans les hôpitaux publics sous statut de fonctionnaire. Elle demande la revalorisation immédiate du point d’indice, le rattrapage du pouvoir d’achat perdu et une augmentation de 300 euros nets mensuels pour tous !
À l’opposé des plans d’austérité de Macron, cela implique en premier lieu un budget à la hauteur.
Cela signifie aussi de mettre fin aux réformes imposées par la loi Ma santé 2022 (et des lois qui l’ont précédée) qui au nom de la ’restructuration de l’offre de soin’ conduisent à la fermeture des urgences, de services, de lits, et organisent l’asphyxie de l’hôpital public.
Le démantèlement de la recherche publique et des hôpitaux a entraîné une imbrication énorme entre les structures publiques et les entreprises privées. Et le plan de ’Stratégie innovation santé 2030’ favorise la généralisation de ces ’partenariats public-privé’ (une privatisation qui ne dit pas son nom). Aujourd’hui, ce sont 60 administrations et services publics qui sont mobilisés pour promouvoir plusieurs milliers de start-up privées du HealthTech au profit des groupes pharmaceutiques.
Se concentrer sur la seule question du médicament et de leur fabrication (et de la création d’un « pôle public » ou « servie public » du médicament »), revient à évacuer les problèmes de fond sans les résoudre.
Ainsi, la seule solution pour satisfaire les immenses besoins de santé pour l’ensemble de la population implique donc de mettre fin à cette imbrication du privé dans la recherche, les hôpitaux, la médecine générale, la production de médicaments et de dispositifs médicaux....
Face à cette situation, la FSU considère que la défense de l’hôpital public et du système public de santé implique donc l’expropriation des industries pharmaceutiques et de toute la filière industries et technologies de la santé (ITS)*. C’est-à-dire la nationalisation sans indemnité ni rachat et leur gestion sous contrôle des travailleurs.
- La filière ITS comporte la Recherche, développement, production et commercialisation de médicaments, de dispositifs médicaux ou de diagnostics in vitro ; le développement du numérique et de l’intelligence artificielle en santé.